J’ai toujours pensé que la natation n’était pas un bon choix pour sécher
Quels sont les patients que l’activité physique fait grossir ?
J.-F. Brun Nutrition Clinique et Métabolisme Volume 28, Supplement 1, December 2014, Pages S95–S96
Introduction et but de l’étude
Il est bien démontré que de hauts volumes (15–20h/sem) d’activité physique d’intensité > 60 % VO2max ou basse (30–40 % VO2max), ainsi que de faibles volumes (2–3 h/sem) à faible intensité ciblés au LIPOXmax (40 % VO2max) permettent une perte de masse grasse importante et prolongée. On observe par contre des patients dont la masse grasse augmente lors de la pratique de faibles volumes d’activité d’intensité > 60 % VO2max, et cette situation en apparence paradoxale a peu retenu l’attention. Ce sont ces patients que nous avons voulu caractériser.
Matériel et méthodes
Sur 2 ans ont été observés et explorés 26 patients (5 hommes et 13 femmes) âgés de 21 à 69 ans qui ont pris du poids lorsqu’ils ont entrepris de pratiquer une activité physique. Ils pèsent 62 à 144 kg. Ces patients ont réalisé une calorimétrie d’effort et une impédancemétrie segmentaire et nous les avons comparés à 15 sujets appariés (2 hommes et 13 femmes) qui maigrissent progressivement en réalisant un protocole d’activité physique régulière d’intensité faible à modérée.
Résultats et Analyse statistique
Il n’y a pas de différence de composition corporelle. La calorimétrie d’effort objective une oxydation lipidique un peu moindre et décalée vers des puissances plus basses, culminant à 8,10 ±0,49 vs 10,8 ± 1,04 mg/min/kg de muscle p < 0,02, à une puissance inférieure : 36,43 ± 2,64 vs 47,16 ± 4,77 watts p = 0,05, et s’annulant pour laisser place à une utilisation exclusive de glucides à 61,7 ± 3,1% vs 75,18 ± 5,90 % vs de VO2max p < 0,05. Tous ces patients qui grossissent en faisant de l’exercice font en fait des volumes d’activité faibles (2–3 h/sem) ciblés nettement au dessus de la zone d’oxydation des lipides ainsi caractérisée. Ce ciblage est déterminé par l’influence des coachs des salles de gymnastique ou de par leur représentation personnelle particulière du « sport ». Ils décrivent des sensations de faim accrue après exercice, accompagnées ou non d’hyperphagie et de grignottage. Des exercices en milieu aquatique (piscine) semblent également être orexigènes et entraîner chez certaines personnes une prise de poids.
Conclusion
Au total les prises de poids paradoxales lors de la pratique sportive de faible volume à > 60% VO2max ne sont pas rares bien que leur aspect a priori illogique les fasse largement méconnaître. Elles semblent essentiellement déterminées par un ciblage au dessus de la zone d’oxydation des lipides qui détermine des hypoglycémies orexigènes, notament chez des sujets initialement faibles oxydeurs de lipides, et semblent favorisées par l’effet hypoglycémiant de l’exercice en milieu aquatique.
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